Caché dans l’herbe

alverde édition Juillet 2021

Elles se cachent discrètement dans la nature, sur les arbustes, au bord des chemins : les tiques. Ces arachnides y attendent leur victime. Il vaut mieux s’en protéger. Car ces minuscules insectes sont des « superspreaders » et peuvent transmettre des agents pathogènes.

Elles aiment beaucoup les prairies : Les tiques se sentent particulièrement bien dans l’herbe humide. Elles profitent du changement climatique et des hivers doux, de sorte que même des espèces des tropiques se sentent chez elles chez nous. « Nous avons les premiers cas de tiques en janvier, les derniers en novembre », explique Dr. Sigrid Blehle, spécialiste des maladies transmises par les tiques. La tique commune est la plus fréquente chez nous. Cette espèce de tique représente le principal risque d’infection par des bactéries telles que Borrelia.

LA BORRÉLIOSE : DE QUOI S’AGIT-IL ?
Lorsque les tiques sucent des animaux sauvages infectés par Borrelia, comme les souris, elles ingèrent les agents pathogènes. Chez environ 30 % des tiques, les bactéries en forme de spirale se retrouvent dans la salive. Si elles sucent ensuite des humains, les germes pénètrent dans le sang et se propagent dans tout le corps. « La moitié des patients souffrent d’une éruption migratoire, dans laquelle une rougeur très ou moins circulaire de la peau s’étend autour du site de la morsure », explique le Dr Sigrid Blehle. « C’est un signe certain d’infection ». Il faut également être attentif à une grippe estivale après une morsure de tique. « En général, les plaintes fréquentes sont des inflammations musculaires et articulaires, des paralysies, mais aussi des palpitations, des problèmes de concentration, des trous de mémoire soudains et des difficultés à s’endormir. Il peut y avoir des cas de burn-out ou de dépression ». déclare le Dr Sigrid Blehle. Comme les symptômes sont peu spécifiques et n’apparaissent souvent que des mois ou des années plus tard, la maladie de Lyme est rarement reconnue. Les chiffres sur la fréquence de la maladie fluctuent donc : de 34 000 nouvelles infections par an à un nombre estimé à 700 000.

TROUVER LA CAUSE. ÉTABLIR LE DIAGNOSTIC.
La plupart du temps, la personne affectée a d’autres virus et bactéries dans son organisme, la question est donc de savoir ce qui déclenche les symptômes. Les analyses de sang qui détectent l’agent pathogène ou les anticorps contre celui-ci fournissent des informations. « Mais tout le monde ne possède pas d’anticorps, notamment les personnes dont le système immunitaire est faible », explique le Dr Armin Schwarzbach, spécialiste des laboratoires. « De nombreux tests immunologiques de la maladie de Lyme peuvent donc être de faux négatifs ». Et de nombreux tests ne sont pas standardisés. Le médecin considère que la mesure de certains messagers inflammatoires comme l’interféron-gamma, que les cellules immunitaires libèrent lors d’une infection, peut servir de preuve. Ce qui doit être examiné dans chaque cas individuel dépend de l’ancienneté de la piqûre de tique et des symptômes que présente le patient.

TRAITEMENT. QUE FAIT LE MÉDECIN ?
En général, les infections affaiblissent le système immunitaire à long terme. C’est pourquoi une thérapie précoce contre les agents pathogènes est importante – mais les infections chroniques peuvent également être traitées. « D’un côté, nous combattons l’infection par Borrelia avec des antibiotiques, nous traitons les symptômes et nous renforçons le système immunitaire », explique le Dr Sigrid Blehle. Le seul problème est le suivant : La bactérie Borrelia se « cache » dans les cellules et les tissus mal irrigués par le sang (articulations, tendons) – ce qui les protège de l’effet des antibiotiques. « C’est pourquoi nous combinons les antibiotiques avec des substances végétales, par exemple de l’armoise Artemisia annua. De cette façon, nous obtenons un meilleur effet et nous avons besoin de moins d’antibiotiques », explique le Dr Sigrid Blehle. Dans le cas d’une maladie de Lyme chronique à long terme, l’accent est mis sur l’amélioration de la vitalité, par exemple par des traitements ciblés contre la douleur, la physiothérapie et le coaching mental.
Plus la maladie de Lyme est détectée tôt, mieux c’est. Plus la tique est retirée tôt, plus la probabilité d’infection est faible. La tique peut être retirée à l’aide d’une carte à tiques ou d’une pince à épiler courbée. Désinfectez la zone de ponction ! Si vous faites analyser la tique par un laboratoire pour détecter les agents pathogènes, vous saurez si une infection a eu lieu.

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